Hôtel d’Évreux, Palais de l’Élysée

Objectifs

En 1959, Charles de Gaulle fit établir son bureau présidentiel dans le « salon doré ».

Le salon retrouva ainsi le statut qui fut le sien au 1^er Empire sous l’occupation du prince Murat de 1805 à 1808 : un espace de travail dévolu au personnage principal du palais. Les décors du salon doré, exécutés de 1858 à 1862, sont commandés lors de la grande campagne de réaménagement du corps de logis principal de la demeure, voulue par Napoléon III et menée par l’architecte Joseph Eugène Lacroix, en vue de l’installation au premier étage des appartements de l’impératrice Eugénie.

Les décors du bureau n’avaient pas été restaurés en profondeur depuis plus de 75 ans.

Afin de pouvoir mener ce chantier dans un temps contraint, 30% des décors (comme les portes à double battant) ont été déposés en amont afin d’être restaurés en atelier.

Le mot de l’architecte en chef des monuments historiques

La restauration des décors est réalisée suivant deux techniques déjà mises en œuvre à l’époque de Napoléon III.

En fonction de la localisation des parties à traiter, deux techniques de restauration des ors ont été mises en œuvre : la dorure à l’eau, dite aussi à la détrempe, il s’agit en France de la technique la plus traditionnelle et la dorure à la mixtion.

La technique de la dorure à la détrempe donne un aspect à l’or moins opaque et moins clinquant, notamment parce que l’on peut faire des mât et des brunis en le frottant avec une pierre d’agate, mais sa préparation est nettement plus délicate que celle de l’or à la mixtion.

La présence de plomb dans les peintures a nécessité la mise en place d’un protocole plomb nécessitant de confiner l’ensemble du salon avec la mise en place d’un sas de décontamination, d’une climatisation et d’une centrale à renouvellement d’air avec filtres spécifiques pour capter les poussières émanent des divers ponçages et décapages.

Par ailleurs, les intervenants sont équipés de masques, pour certains avec respirations assistée, et ils sont habillés de combinaisons étanches aux poussières et des temps de pause réguliers leurs sont imposés.

Maître d’ouvrage
L’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture, Oppic

Maîtrise d’œuvre
Michel Goutal, architecte en chef des monuments historiques

Entreprises

• Installations de chantier menuiserie : Les Métiers du Bois
• Restauration de peinture décorative et restauration de dorure : Atelier Gohard
• Restauration de décors peints sur dorure : Marie Bégué
• Restauration de motifs sculptés en staff et carton pierre : Atelier Bouvier
• Bronzes et serrurerie d’art : Anthémios et atelier Gohard
• Electricité, courant fort et système de sécurité incendie : Connexdata