Rénovation du Centre Pompidou

Programme

« Centre Pompidou 2030 »
En 2020, un programme de rénovation du Centre Pompidou a été acté avec le soutien du ministère de la Culture, afin de résoudre, les problèmes techniques que connait le bâtiment. Pour maîtriser la durée des travaux et garantir l’efficacité des interventions, il a été décidé que ce chantier nécessitait la fermeture totale du bâtiment. Ce choix offre l’opportunité inédite de réinventer l’institution, à travers un grand projet « Centre Pompidou 2030 » qui allie aux solutions techniques un volet culturel. L’attachement pour l’édifice iconique conçu par Renzo Piano et Richard Rogers (inauguré en 1977) est immense : il est donc primordial d’en conserver l’ADN. Le projet se fonde sur la transformation d’une partie des espaces en nouveaux lieux de propositions culturelles et de convivialité. Il permettra de repenser la présentation de la plus grande collection d’art moderne et contemporain d’Europe dans un esprit pluridisciplinaire. L’amélioration des conditions de travail des équipes sur place est également un constituant fort du projet. Il s’agit d’imaginer une hospitalité généreuse, en mettant l’accent sur l’accueil de la jeunesse.

Le volet technique
Le volet technique du projet répond à des enjeux à la fois de sécurité, de développement durable et d’accessibilité, liés à la vétusté des ouvrages et aux exigences actuelles des normes environnementales, sanitaires et énergétiques. Il vise trois grands objectifs :

  • Redonner au bâtiment les potentialités d’un bâtiment neuf ;
  • Garantir la pérennité et l’adaptabilité d’une icône de l’Architecture du 20e siècle ;
  • Limiter l’empreinte environnementale et réduire le cout global.

Cela se traduit concrètement par les travaux suivants :

  • Remplacement de l’intégralité des façades du projet, endommagées, amiantées et peu performantes thermiquement
  • Remplacement de l’ensemble des productions énergétiques et des réseaux de distribution des fluides, avec adoption de principes moins énergivores
  • Amélioration de la sécurité et de l’accessibilité du bâtiment
  • Amélioration des conditions de maintenance pour les agents
  • Traitement des corrosions de la structure et des éléments de second-œuvre
  • Remplacement ou rénovation des ascenseurs, monte-charges et escaliers mécaniques du forum.

AIA Life Designers a souhaité développer un projet respectueux de l’image du bâtiment, tout en conservant un esprit d’innovation et d’adaptation dans les choix architecturaux et techniques. Ainsi chacun des éléments architecturaux, structuraux et techniques, ont été cartographiés pour voir dans quelle mesure ils peuvent être :

  • conservés : lorsque leur fonction ne change pas et qu’ils sont en bon état,
  • refaits à l’identique : lorsque leur fonction ne change pas mais qu’ils sont en mauvais état,
  • modifiés : lorsque leur usage est modifié. Dans le cas d’une modification, différentes solutions qui respectent l’esprit des propositions initiales sont proposées à l’agence RPBW lors de réunions régulières, afin de coconcevoir le projet.

Le volet culturel
Le volet culturel du projet de rénovation a été conçu comme une extension du volet technique avec lequel il compose une philosophie commune, pour aboutir à un projet unitaire et cohérent. Certains aspects du volet culturel viendront nourrir le volet technique et inversement.

Un découpage du programme en 10 « blocs fonctionnels » réalisables indépendamment les uns des autres (sauf pour les blocs 4 et 5) a été mis en place afin de permettre un ajustement du périmètre de l’opération en fonction des financements obtenus.

Bloc 1 : Forum, Agora, Salles de spectacles,
Bloc 2 : Espaces commerciaux et évènementiels ;
Bloc 3 : Pôle Nouvelle Génération ;
Bloc 4 : BPI ;
Bloc 5 : Installation centre de Recherche (Pavillon Brancusi) ;
Bloc 6 : Locaux code du travail ;
Bloc 7 : Locaux stockages ;
Bloc 8 : Aires de livraisons ;
Bloc 9 : Intervention zones muséales (hors scénographie) ;
Bloc 10 : Terrasse en toiture.

La démarche bas carbone de ce volet vise à réduire les consommations d’énergie par l’amélioration de l’étanchéité de l’enveloppe, l’installation de technologies performantes (LED, récupération d’énergie fatale, fluides frigorigènes à faible impact) mais aussi à prévoir l’avenir en installant des solutions robustes permettant de limiter les futures interventions de maintenance et les gros remplacements dans les futures décennies. Cette démarche s’applique également en phase chantier où les consommations seront limitées par des équipements permettant de réduire les consommations d’eau et d’énergie.

Enfin l’objectif majeur du volet culturel est de viser des niveaux très performants de réemploi :

  • lors de la phase de déconstruction de certains éléments : a minima 54% de la masse totale des déchets sera réemployée (in situ ou ex situ) soit 1200T de déchets évités,
  • en phase construction : l’utilisation de matériaux issus du réemploi permettra d’éviter l’émission de 60 kg eq CO2/m²,
  • 30% du montant alloué au mobilier sera réalisé à partir de mobilier issu du réemploi.

Parallèlement, le projet culturel insiste sur ces problématiques écologiques avec une sélection des matériaux de construction identifiés sains pour l’utilisateur et pour l’environnement, démontables, séparables et réutilisables. Sont privilégiés les composants qui peuvent être assemblés mécaniquement pour simplifier les processus de déconstruction. Le groupement d’architectes travaille autant que possible avec des dimensions et des grilles répétitives pour créer une banque de matériaux composée d’une quantité d’éléments similaires pour faciliter sa réutilisation dans le futur. Leur processus de production doit être aussi efficace que possible sur le plan énergétique. Leur origine géographique est aussi un facteur important de réduction de l’énergie nécessaire à la construction. Cet ensemble de paramètres est suivi avec soins pour tendre vers un projet démontable et recyclable.

Tous les mobiliers s’inscrivent dans un processus de réemploi. Leur assemblage se fera avec une utilisation de colle inexistante ou minimale. Ainsi, ils pourront aisément être démontés en fin de vie, et chaque composant pourra être réutilisé ou recyclé de manière adéquate.

Calendrier

  • Mars 2021 : à l’issue d’une procédure de dialogue compétitif, l’équipe composée de AIA Ingénierie / AIA Architecture / Peutz & Associés / Cosil Peutz Lighting Design / Locomotion se voit attribuer le marché de maîtrise d’œuvre du schéma directeur technique.
  • Mai 2023 : lancement du concours d’architecture pour le volet culturel du Centre Pompidou, en collaboration avec l’Oppic. Plus de 80 candidatures ont été reçues.
  • Août 2023 : sélection de six équipes d’architectes (Lacaton Vassal ; Kuehn Malvezzi ; Dominique Perrault ; Encore heureux ; Aires Mateus ; Moreau Kusunoki) invitées à présenter une proposition pour la fin de l’année 2023 pour le volet culturel.
  • Juin 2024 : Moreau Kusunoki (architecte mandataire) en association avec Frida Escobedo Studio (designer associé) et AIA Ingénierie remportent le concours et se voit confier la maîtrise d’œuvre du volet culturel.
  • Décembre 2025 : fermeture totale du bâtiment.

Maître d’ouvrage
Centre national d’art et de culture Georges Pompidou
Ministère de la Culture

Maître d’ouvrage délégué
Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture

Maîtrise d’œuvre volet technique AIA Ingénierie / AIA Architecture / Peutz & Associés / Cosil Peutz Lighting Design / Locomotion.

Maîtrise d’œuvre volet culturel Moreau Kusunoki (architecte mandataire) / Frida Escobedo Studio (designer associé) / AIA Ingénierie / Peutz & associés (acoustique) / Architecture & Technique (équipements scénographiques et techniques) / R-Use (réemploi) / VPEAS (économie) / Vraiment Vraiment (maîtrise d’usage).

Collaborateurs : L’Autre Image (perspectives et film), L’Observatoire International (conception éclairage), Locomotion (signalétique), Matthieu Couchet (recherche historique), Althing (sécurité publique), Namixis (sécurité incendie).