Dans le cadre du programme « Une école, un chantier, des métiers », l’Oppic ouvre les coulisses de ses opérations aux jeunes générations. Deux visites récentes – au château d’Écouen et sur le chantier du futur CNAP à Pantin.
Mis en place par le ministère de la Culture, le programme « Une école, un chantier, des métiers » invite les élèves à s’approprier le patrimoine et son territoire, son histoire et ses métiers, tout en pratiquant des activités culturelles dans des sites patrimoniaux. Sous la conduite de leurs enseignants et en collaboration avec des professionnels du patrimoine, les élèves ont l’opportunité de découvrir des chantiers de fouilles archéologiques ou de restauration d’immeubles et d’objets mobiliers protégés au titre des monuments historiques.
L’Oppic, engagé dans l’éducation artistique et culturelle
L’Oppic s’investit activement en soutenant et en accompagnant ces projets éducatifs. L’objectif est de permettre aux élèves de découvrir les différents métiers liés à la conservation du patrimoine et à la restauration de sites historiques. Ce programme de visites et d’ateliers est une véritable démarche de sensibilisation pour les jeunes générations, afin de leur transmettre la richesse du patrimoine et l’importance de sa préservation.

Depuis 2018, l’Oppic ouvre régulièrement les portes de ses chantiers aux élèves et apprentis, permettant des immersions privilégiées au cœur d’opérations emblématiques. De nombreuses classes ont ainsi pu découvrir les coulisses du futur Institut méditerranéen de la ville et des territoires (IMVT) à Marseille, l’architecture iconique du bâtiment d’Oscar Niemeyer à Paris, les pavillons jardins de l’Établissement public du parc et de la grande halle de la Villette (EPPGHV), ou encore les espaces en transformation de l’école d’architecture de Versailles. Les élèves ont également pu approcher des ouvrages exceptionnels tels que le pont transbordeur du Martrou à Rochefort, chef-d’œuvre d’ingénierie métallique, témoin du patrimoine industriel et technique du territoire.
Retour sur les deux dernières visites organisées dans le cadre de ce dispositif, au château d’Écouen et sur le chantier du futur CNAP à Pantin.
Quand les savoir-faire se dévoilent

Une classe de l’école Saint-Lambert, qui forme notamment des apprentis en Brevet Professionnel des Monuments Historiques (BPMH), a récemment eu l’opportunité de participer à une visite au château d’Écouen. Ce moment a permis aux élèves de découvrir de manière concrète les métiers liés à la restauration du patrimoine, dont la taille de pierre. Accompagnés de leur professeur, ils ont observé les interventions en cours sur le monument, notamment les techniques utilisées pour préserver les éléments architecturaux d’origine.
Ce moment d’échange a mis en lumière la richesse des savoir-faire à l’œuvre et l’importance du dialogue entre les différents corps de métiers impliqués dans un chantier patrimonial.

Pour Hugo Pflaum, responsable travaux pour l’entreprise Vinci Construction, l’intérêt d’une telle visite est d’autant plus pertinent que les élèves présents sont déjà engagés dans une formation dédiée à la restauration du patrimoine. « Ce sont douze élèves qui sont déjà dans un cursus BPMH, donc ils ont déjà un attrait pour ces métiers. L’idée ici, c’est de leur faire découvrir à la fois un site historique majeur, mais aussi la réalité d’un chantier en activité. Ce type d’expérience leur permet de confronter leur apprentissage théorique à un environnement concret, en observant la coordination entre les différents corps de métier, les contraintes spécifiques d’un monument classé, et les gestes techniques indispensables à sa restauration. »
Hugo Pflaum accueille chaque année entre quatre et six apprentis, en CAP ou en BEP, ce qui fait de son chantier un véritable lieu de transmission. « Le premier lien de transmission, c’est celui du quotidien : faire avec eux, leur montrer, expliquer. Mais on participe aussi chaque année aux Journées européennes du patrimoine, aux Journées des métiers d’art ou encore au Salon international du patrimoine. Ces temps forts sont essentiels : ils permettent de sortir des stéréotypes, de parler du métier autrement et de le faire découvrir à des publics qui ne s’y attendent pas forcément. »

Lors de la visite au château d’Écouen, les échanges avec les élèves ont été d’autant plus riches qu’ils étaient déjà familiarisés avec les enjeux du métier. « Ils avaient des questions très ciblées et techniques, parce qu’ils sont déjà dans le métier. C’était un vrai moment de transmission, mais aussi de partage, parce que leurs questions viennent nourrir notre propre regard sur ce qu’on fait. »
Ce type d’initiative illustre parfaitement la vocation du programme « Une école, un chantier, des métiers » : faire dialoguer générations et savoir-faire, renforcer l’attractivité des métiers du patrimoine, et inscrire les chantiers dans une dynamique de transmission vivante.
Que se passe-t-il derrière la palissade du CNAP ?

Depuis les fenêtres du collège Jean Lolive, à Pantin, les élèves aperçoivent quotidiennement la silhouette du chantier du futur Centre national des arts plastiques (CNAP). De cette proximité est née l’idée d’ouvrir les portes du chantier à ceux qui l’observent chaque jour sans en connaître les coulisses. Le lundi 13 janvier, une classe de 4ᵉ, composée d’une trentaine d’élèves, a ainsi été accueillie pour une découverte immersive au cœur du projet.
Accompagnés de leurs enseignants et accueillis par Kevyn Mahamedbhay, chef de projets de l’Oppic, et Lisa Eymet, responsable médiation culturelle au CNAP ; « Il nous a semblé essentiel de proposer aux élèves une immersion concrète au cœur de ce chantier qu’ils côtoient quotidiennement, sans forcément en saisir la nature ni les enjeux. Cette visite leur permet de découvrir de l’intérieur un projet culturel d’envergure et de mieux comprendre les métiers qui y contribuent », a précisé Kevyn Mahamedbhay.

Les collégiens ont pu appréhender les grandes étapes du fonctionnement du monde de la construction à travers une présentation schématique et pédagogique du jeu d’acteurs impliqués. Le projet immobilier du CNAP leur a ensuite été détaillé, mettant en lumière les enjeux architecturaux, techniques et culturels de ce futur équipement majeur dédié à la création contemporaine. L’intervention de l’architecte de l’équipe de maîtrise est venue enrichir les échanges, en apportant un témoignage vivant sur son parcours et son rôle dans le projet.
Enfin, la visite du chantier, a permis aux élèves de découvrir concrètement les différents corps de métier à l’œuvre, tout en prenant la mesure la mesure du travail accompli au quotidien. Cette initiative, soutenue par l’Oppic, illustre pleinement la volonté de rapprocher les jeunes publics des lieux de création, de transformation et de valorisation du patrimoine contemporain.
