Le 1% artistique

le 1% artistique

L’Oppic au service de la création artistique

Opérateur du ministère de la Culture, l’Oppic a à cœur de promouvoir la création artistique, grâce à la mise en application du 1% artistique lors des opérations de construction et de réhabilitation qui peuvent bénéficier de ce dispositif.

Presque chaque année, l’Oppic accompagne ses maîtres d’ouvrage dans la réalisation d’un ou de plusieurs projets artistiques.

L’objectif poursuivi est à la fois toujours identique, favoriser une bonne insertion de l’œuvre dans le projet architectural et à la fois toujours spécifique puisque le succès du 1% artistique réside dans le dialogue, nécessairement singulier, entre l’œuvre de l’artiste et celle de l’architecte.

Ainsi, depuis 2004, l’Oppic a participé à l’intervention d’artistes dans des bâtiments universitaires (Université Paris Diderot, écoles d’architecture à Paris et en région), dans des bureaux (ministère de la Culture) dans des équipements culturels (Château de Versailles, Centre national des arts du cirque, musée de Cluny) ou encore à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance.

Wilfrid Almendra

« Désiré » (2023)

l’IMVT, l’Institut méditerranéen de la ville et des territoires à Marseille

L’œuvre de Wilfrid Almendra, intitulée « Désiré » que l’on peut admirer à l’IMVT, l’Institut méditerranéen de la ville et des territoires à Marseille, depuis le 5 septembre 2023 est formée de deux sculptures principales qui proposent un environnement accueillant et praticable, basé sur une constellation de onze sculptures hyperréalistes, dont le paon (cf.photo), et sur une série de podcasts sonores, accessibles dans le bâtiment et le quartier environnant. Son objectif est de faire du toit terrasse de l’IMVT, un espace pluriel, transversal et convivial qui interagit avec l’architecture du bâtiment et le pourtour marseillais.


photo Wilfrid Almendra

Hall.Haus

Restaurant administratif, archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine

Ce projet a été conçu pour le restaurant administratif des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine. L’installation, constituée d’un banc et de quatre chaises, a été créée par le collectif de designers Hall.Haus. Explications des créations par les artistes eux-mêmes.

Le banc « Pour ceux » (2023)

photo Charles Michalet

« Vous l’avez sans doute remarqué, c’est devenu une galère de s’asseoir confortablement dans la rue. C’est d’ailleurs l’une des raisons du succès de la chaise Quechua. Lorsqu’ils ne sont pas remplacés par des modules inclinés ou par des structures qui permettent d’être assis-debout, les bancs sont segmentés par des barres qui empêchent de s’allonger. Cette conception malveillante écarte du même coup toutes les populations ; les personnes âgées, les femmes enceintes, plus personne ne peut se poser dans l’espace public. Nous on est attaché à une autre philosophie et c’est un autre message qu’on veut faire passer ! On a imaginé le banc Pour ceux qui poncent les rues, pour nos daronnes, pour les enfants et travailleurses à la sortie de l’école et du travail. Avec une assise large et sans obstacles, ce banc est destiné au confort de tous. En fait, c’est notre banc idéal pour le Paris de demain ! On s’est inspirés de la torche olympique des jeux de Londres en 2012, on en a fait une assise en acier découpé au laser avec des pieds en béton. »

Dimensions : 1800 x 350 x 250 mm / Matériaux : acier poly zinc époxy et béton / Fabriqué en France

La chaise “DKR” (2023)

photo Henry Diagne

"Nous avons souhaité nous réapproprier un classique du mobilier de l’Afrique de l’Ouest : la chaise à palabre. Cette chaise, qui est un objet purement fonctionnel utilisé essentiellement comme une assise de confort, est culturellement utilisée pour se réunir en groupe, échanger, mais surtout transmettre une valeur enracinée dans cette région de l’Afrique. C’est par la transmission que nous est venue l’idée de réinterpréter cette chaise en métal plié et perforé. Cet exercice pour nous est le lien qu’on essaye de créer avec notre continent d’origine, il permet de challenger un savoir-faire et un objet ancestral et l’amener dans d’autres univers et notamment celui qu’on veut bâtir entre nos banlieues ici en France et notre continent.
Le premier prototype a été fabriqué à Dakar au Sénégal et exposé à la galerie Quatorze Zéro Huit du designer Bibi Seck."

Dimensions : 770 x 640 x 600 mm / Matériaux : acier poly zinc époxy / Fabriqué en France

Evariste Richer

« Les Métamètres » (2022)

Projet CAMUS Archives Nationales site de Paris

Avec son projet « Les Métamètres », le plasticien Evariste Richer (né à Montpellier en 1969) instaure un dialogue entre création contemporaine et patrimoine. Entre discrétion, élégance et intemporalité, l’œuvre sculptée va s’inscrire dans l’histoire du lieu, en faisant référence au mètre étalon, remis en 1796 à Armand-Gaston Camus, et conservé dans l’armoire de fer des Archives Nationales. Trois Métamètres - en dégradés de marbres polychromes gradués de 0 à 100 centimètres - dont l’agrandissement sera indexé sur la hauteur des bâtiments prendront place en façade pour scander la circulation au sein du site. Cette œuvre pensée comme un fil d’Ariane, permettra une nouvelle expérience du regard et des espaces.

Jean-Luc Verna

« FIREWORKS » (2022)

Pavillon jardins, bâtiment d’exploitation La Villette

Le projet FIREWORKS se compose d’un événement ponctuel public, constitué d’un feu d’artifice (aux effets visuels rouge) rythmé par une performance musicale de Jean-Luc Verna. L’événement se déroule sur le temps d’une chanson (2’20), au cours duquel à chaque battement de grosse caisse, de caisse claire, cymbale et autres toms est associé un effet visuel.

Un dessin réalisé par l’artiste sera donné comme une trace pérenne de la performance.

Gilles Clément / Antoine Quenardel et Mirabelle Croizier jardin

« Hortus Papyrifera » (2019)

Richelieu : Bibliothèque nationale de France

Ce groupement crée un parcours inventif et original au sein d’un projet paysager dédié qui fait le lien entre le passé, le présent et le futur du jardin. Basée sur la thématique des essences papyrifères, c’est-à-dire permettant de fabriquer du papier, la palette végétale se distingue par sa diversité et sa luxuriance. Le projet prévoit la restauration d’éléments patrimoniaux du site qui seront mis en scène au sein de la composition végétale, ainsi qu’un dallage polychrome en dialogue avec les bâtiments. Les visiteurs seront immergés au sein d’un véritable cocon de verdure exotique.

Gilles Clément est à la fois botaniste, ingénieur horticole, paysagiste et écrivain ; il exerce avec le statut d’artiste indépendant depuis 2000. Mais il est avant tout un jardinier qui parcourt la planète.

Antoine Quenardel diplômé de l’Ecole du Breuil de la Ville de Paris et de l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles et Mirabelle Croizier diplômée de l’ENSA-Paris Belleville et de l’Ecole de Chaillot s’associent en 2018 au sein de l’agence tout se transforme. Ensemble ils collaborent depuis sur divers programmes et problématiques de restauration, conservation ou création et mise en valeur de jardins - publics ou privés - et espaces publics - urbains ou naturels - en site patrimonial.

Les autres projets du 1% artistique Bnf

Dove Allouche

« Les conditions de la culture » (2019)

Richelieu : Institut national d’histoire de l’art

Prenant son point de départ dans les collections elles-mêmes, le projet de Dove Allouche vise à mettre en évidence la participation du vivant sur les artefacts culturels. L’artiste va réaliser 4500 photographies de colonies de micro-organismes prélevés sur autant de monographies d’artistes appartenant aux collections de la bibliothèque de l’INHA, les cultiver, les photographier, et rassembler ces photographies dans 20 ouvrages, qui seront librement consultables dans l’espace Jacques Doucet.

Ces images, mettant en relation un artiste du passé et ses parasites vivants, constitueront une oeuvre à la fois discrète et paradoxalement monumentale, témoignant des formes de vie invisibles qui se développent continuellement dans l’architecture conçue par Henri Labrouste et sur les livres qui y sont conservés. Dove Allouche est né en 1972. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Cergy en 1998. Il a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 2011.

Les autres projets du 1% artistique INHA

Jeremy Maxwell Wintrebert

« Gravity ripples #3 » (2019)

Richelieu : École nationale des chartes


Mettant audacieusement à l’honneur « un savoir-faire qui ne se transmet pas par l’écrit », le comité artistique a souhaité mettre en valeur les métiers d’art, en écho avec les métiers de relieurs. Disposée dans le hall circulaire de la bibliothèque de l’école, d’une très belle hauteur sous plafond, la pièce de verre soufflé formera une séquence vibratoire à la puissance d’évocation visuelle et intemporelle.

Jeremy Maxwell Wintrebert est né à Paris en 1980. Artisan-créateur franco-américain, il perfectionne depuis plus de vingt ans les techniques du verre soufflé à la bouche et à main levée. Ses sculptures ont notamment été présentées au Victoria & Albert Museum (2014) et au Palais de Tokyo (2018). Son travail fera par ailleurs l’objet d’une importante exposition monographique au MusVerre (France – 2020).

Les autres projets du 1% artistique ENC

Heidi Wood

« Détramé »
(2018-2019)

INSEP, Paris

Les motifs qui recouvrent le mur de l’ascenseur et les sheds du Bâtiment Letessier de l’INSEP, qui accueille les équipes de ping-pong, d’haltérophilie et du pôle de boxe, puisent leur inspiration dans la rigueur géométrique de l’architecture. En dialogue avec la réhabilitation du lieu pour un usage contemporain de cet ouvrage des années 1960, la grille moderniste semble avoir subi un « détramage » correspondant aux tendances asymétriques de l’architecture actuelle. Leur aspect proliférant adoucit le côté carré du bâti.

Les panneaux en acier émaillé sur le mur extérieur de la circulation verticale ont été livrés en novembre 2018, les panneaux recouvrant les sheds ont été mis en place fin 2019.

Raphaël Dallaporta et Pierre Nouvel « Eblouir/Oublier » (2018)

Ecole nationale supérieure de la photographie à Arles

« Eblouir/Oublier » est une œuvre prévue pour être installée sur la face supérieure du patio nord de l’École nationale supérieure de la photographie à Arles. Elle s’inscrit au cœur de la pratique artistique commune à Raphaël Dallaporta et Pierre Nouvel, tous deux attentifs à établir, au sein du collectif Factoid et en dialogue avec des chercheurs, une cohésion insolite entre histoire, sciences, arts et techniques.

L’installation repose sur la maîtrise la façon dont la lumière se reflète sur une surface. Une sculpture miroir interagit avec le soleil et les mouvements de rotation de la terre créant un jeu périodique de clarté entre les mots. Ici figuré par l’anagramme du mot « Eblouir » qui face au soleil produit l’image éphémère dans l’ombre du mot « Oublier ».

Cette œuvre renvoie au principe de la photographie qui, bien que technique, doit s’effacer au bénéfice d’un langage.

En combinant une forte présence physique et une immatérialité, l’installation propose un moment contemplatif au sein de l’établissement, renouvelé chaque jour.

Sophie Dang Vu

« Racines » (2018)

Maison Chapp

Image de concours

"L’œuvre intitulée « Racine(s) » de Sophie Dang Vu renvoie à la figure de l’arbre, très présente dans la culture antillaise, mais aussi pour sa force symbolique au regard de la liberté. C’est en effet à Basse-Terre que fut planté l’Arbre de la Liberté quelques jours après l’abolition de l’esclavage en 1848.L’artiste la présente comme un théâtre d’ombres rappelant une canopée.

Composée de suspensions de motifs en bois, illustrant des feuilles de différents arbres tels que le cocotier, le bananier, l’acajou, le fromager etc… l’oeuvre se déploie sur 3 niveaux :

  • au sol, le jeux d’ombres projetées des suspensions incarne la mémoire, parfois sombre, du passé dans un lieu chargé d’histoire pour la Guadeloupe ;
  • au premier niveau, les motifs seront représentés par les arbres de basse altitude ;
  • le niveau supérieur incarne l’espoir et le futur. Les motifs seront représentés par des arbres présents dans la forêt tropicale.

L’emplacement dans la cour centrale permet de créer un espace de repos et de convivialité pour les visiteurs."

Laurent Grasso (2017)

Institut de France – auditorium

« L’artiste propose un parcours depuis l’entrée de la rue Mazarine jusqu’à l’entrée de la grande cour, jalonné par un ensemble d’objets ornementaux en marbre inspirés par l’histoire de l’art et la science des symboles.
La conception de ces modules lumineux a pour particularité d’associer le marbre ou l’onyx évidé sur la partie arrière pour alléger son poids et intégrer à l’intérieur un éclairage LED blanc avec des diodes électroluminescentes.
L’œuvre est composée de 10 modules dont le choix des symboles s’est fait à partir d’échanges entre l’artiste et l’Institut. »


_

Florence de Ponthaud-Neyrat & Pablo Reinoso « Pause lapin » (2017)

Musée national du Moyen Âge, Thermes et hôtel de Cluny – Accueil

« Pause-Lapin » a pour ambition d’être un point de rencontre entre le monde médiéval et le visiteur du Musée de Cluny du XXIe siècle, une assise confortable et ludique.
Reprenant l’ADN du musée et celle de l’architecture contemporaine, conçue par Bernard Desmoulin, « Pause-lapin » s’inscrit dans l’histoire de ce lieu et invite les visiteurs à plonger dans un imaginaire fantastique.
Clin d’œil au bestiaire médiéval, « Pause-Lapin » est une évocation contemporaine de « La Dame à la licorne ».
Les lapins sculptés en bronze, jouent sur la structure en métal de l’assise pour amuser le jeune public. Visible dès le seuil du musée, la corne de la licorne devient ici un repère visuel. L’œuvre offre une assise circulaire pour huit personnes. »

Claude Rutault
« De la peinture, Sire… »
(2016)

Château de Versailles – Pavillon Dufour

©PatrickTourneboeuf - OPPIC

L’œuvre, placée sur le mur du déambulatoire, à la sortie des visiteurs du Château, est composée dans sa partie basse de 11 à 12 plaques de marbres différents taillées de manière irrégulière et dans sa partie haute de tableaux : 3 toiles peintes ovale format figure (en référence au Château de Versailles) de la même couleur que le mur et 2 plaques de marbre. La découpe des plaques en partie supérieure rappelle le côté baroque et les toiles ovales renvoient au classicisme, l’immuabilité du marbre s’inscrit dans le lieu avec modernité. Cette œuvre fait le lien entre l’intérieur et l’extérieur, entre les salles du Château que le visiteur vient de parcourir et le parc.

Élodie Stephan
« Parure » (2016)

Centre de conservation et d’études de Lorraine à Metz

Elodie Stephan a conçu un projet se déployant sur les deux bâtiments qui formeront le nouveau pôle (CCEL et MAP), en privilégiant le hall d’accueil commun aux deux sites. Pour rappeler le travail au point du dessin archéologique, l’artiste a choisi d’utiliser des plaques de laiton sérigraphiées et gravées reprenant des dessins de mobilier archéologique, issus des découvertes archéologiques effectuées dans la région, qui ressortiront sur fond noir de façon spectaculaire.

Malte Martin « De l’interrogation à l’exclamation populaire » (2015)

Centre national des arts du cirque, Châlons-en-Champagne

Centre National des arts du Cirque, août 2015
Centre National des arts du Cirque, août 2015
©Patricia Hardy - CNAC

Le soir le CNAC émet des signes. D’abord abstraits, ils forment progressivement une question « Quel cirque ? » puis se transforment en exclamation « Quel cirque ! ». Pour donner vie et matière à cette phrase, l’artiste a opté pour la vibration des tubes néons. Disposés à une hauteur de 12 mètres, les tubes néon sont programmés pour esquisser une forme de danse en s’allument les uns après les autres. Ils scintillent, dynamisent la façade du bâtiment dans un jeu d’apparitions et de disparitions, comme la mise en mouvement des bâtons de jonglage. En 6 séquences, les bâtons reconstituent et laissent deviner la phase « Quel cirque ? » pour recommencer immédiatement par un nouveau cycle de lumière.

Virginie Yassef « A-A-A-LL R-I-I-I-GT ! » (2015)

École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand

Ecole d'architecture de Clermont-Ferrand. 1er octobre 2015.
Ecole d’architecture de Clermont-Ferrand. 1er octobre 2015.
©Pascal Aimar - Oppic

L’œuvre est une cabane en équilibre juchée sur un rocher, à une hauteur de 5 mètres, inspirée d’une photographie ancienne située en Laponie. Le choix d’une cabane s’apparente par sa simplicité à la plus petite unité de l’architecture et rappelle l’élément de base de l’architecture. Elle devient une réserve à idées imaginaire. Le rocher fait écho à l’environnement naturel. Il est constitué de 2 blocs de 15 tonnes chacun, d’une hauteur de 4m50. La pierre a été extraite d’une carrière de Volvic. Posée dans un lieu ouvert comme le parc de la future École et dénuée de toute fonction, l’œuvre se rapproche des « folies » ou « fabriques » qui ornent les jardins. Elle est appelée à devenir un support de projection pour les étudiants. Elle lance un défi à l’esprit : que son extravagance puisse inspirer les spectateurs et les étudiants en particulier, dans leurs travaux futurs et les encourage à se saisir des potentiels de leur propre imagination.

Groupement Pascal Dombis/Gil Percal
« Ligne-Flux » (2015)

École Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg

© Bob Fleck/Oppic

L’œuvre « Ligne-Flux » est composée d’une série de plaques de verre imprimé qui couvre intégralement la sous-face de la passerelle reliant les deux bâtiments de l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg. Le motif imprimé provient d’une utilisation excessive et aléatoire de milliers de ligne-courbes qui créent un mouvement de prolifération en partant des deux extrémités de la passerelle, et qui convergent en son centre. Chaque ligne-courbe a une couleur unique. La combinaison de ces milliers de ligne-courbes et l’emploi aléatoire de la couleur permet de créer une grande diversité de flux visuels, avec des lignes droites qui se courbent progressivement et apparaissent en forme serpentines.

David Boeno
« Œil et Eau »
(2015)

INSEP – Reconstruction du stade aquatique, Paris

© David Boeno

Devant l’impossibilité technique de travailler directement avec l’eau , l’artiste a fait le choix d’évoquer l’eau métaphoriquement le rapport de l’œil et de l’eau, le changement de la lumière quand elle passe de l’air dans l’eau et sa perception par le nageur quand il change de milieu. Il met en scène 2 textes, l’un de Plutarque et l’autre de Dante, qui évoquent cette expérience sensorielle et un jeu de miroirs qui diffractent la lumière.

Yann Kersalé
« Mer-Veille » (2013)

MuCEM, Marseille

©Olivier Amsellem - OPPIC

La mise en lumière imaginée par Yann Kersalé met en scène l’ensemble des façades du bâtiment, lui donnant ainsi une visibilité maritime et terrestre, agissant comme un signal dans la nuit. Les façades Sud et Ouest sont la matrice du projet, la lumière y joue le rôle de multiples peaux présentes dans un camaïeu de bleu et de turquoise, donnant l’impression d’un frisson aquatique.

Gilles Balmet
« Silver mountains »
(2014)

Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont

©Sophie Chivet - OPPIC

Cette œuvre est composée de 4 dyptiques en tirage pigmentaire, obtenus par scan en très haute définition à partir de peintures originales. L’artiste utilise volontairement de la peinture argent sur papier noir dans les œuvres originales afin d’évoquer les sels d’argent de la photographie argentique et de jouer le caractère « en négatif » de l’image ainsi produite qui ressemble à s’y méprendre à un négatif photographique. Cette série très graphique, ludique et esthétique joue sur l’étonnante ambigüité qui caractérise ces images qui ressemblent, à première vue, à des photographies de paysages.

Susanna Fritscher
(2012)

Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine

L’œuvre de Susanna Fritscher se situe dans le hall d’entrée et le foyer des « satellites » A et B du bâtiment. Elle est constituée d’un dispositif pictural qui couvre l’ensemble des plafonds de ces espaces et réaffirme l’organisation horizontale de l’architecture des satellites et s’appuie sur le principe de transparence des bâtiments et le jeu de reflet. Au plâtre prévu pour habiller les plafonds se substitut une nappe fluide, métallique, « miroir ». Le métal réfléchissant utilisé par l’architecte pour la façade est repris à l’intérieur et renforce l’effet de miroitement, prolongé à l’extérieur par la présence de l’eau des bassins. Des panneaux en métal miroitant sont imprimés de couleur rouge. En fonction de l’intensité du pigment imprimé, cette profondeur est accentuée ou atténuée jusqu’à atteindre un aspect mat.

Antony Gormley
(2012)

Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine

©Gilles Raynaldy - OPPIC

La sculpture d’Antony Gormley cherche à intégrer la création artistique avec la fonction et les matériaux en faisant un dessin dans l’espace qui renforce l’expérience d’une série de rencontres spatiales. La sculpture visible autant de l’intérieur de l’édifice que de l’extérieur, est installée dans les bassins Sud et Nord du bâtiment de part et d’autre de la passerelle. Elle est liée aux éléments, aux bassins intérieurs submergés et aux changements des conditions lumineuses et du ciel. Vue de l’extérieur on a le sentiment d’un nuage traversant le bâtiment. La transparence de l’œuvre reprend le caractère ouvert des édifices satellites et le sens architectural des volumes cubiques fermés de l’entreposage des archives.

Philippe Cognée
« Écho » (2011)

Grand Commun Château de Versailles

©Patrick Tourneboeuf - OPPIC - Tendance Floue

Quarante-quatre tableaux circulaires – des « tondi » – sont comme des constellations d’images captées par l’œil du peintre dans l’univers si chargé de Versailles. Ces tableaux aux formats très variés sont conçus à partir d’un travail vidéo. Le regard passe, traverse l’histoire, glisse de l’intérieur à l’extérieur, des jardins aux appartements sous le signe de ce basculement toujours possible de la fête à la nuit. Les « tondi » sont peints à la cire sur toile marouflée sur bois et enluminée sur la tranche, leur diamètre varie de 30 cm à 1,30 m, et leur épaisseur de 3 à 6 cm.

Pascal Convert
(2012)

Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine

Archives Nationales de Pierrefitte-sur-Seine. Oeuvre de Pascal Convert. 15 juillet 2013. Centre des Archives Nationales - Pierrefitte sur-Seine
Archives Nationales de Pierrefitte-sur-Seine. Oeuvre de Pascal Convert. 15 juillet 2013. Centre des Archives Nationales - Pierrefitte sur-Seine
©Gilles Raynaldy - OPPIC

« L’imaginaire lié aux Archives nationales est celui d’une bibliothèque labyrinthique aux limites indécidables. Chacun peut se persuader que quelque part sur ces étagères immenses, dans un dossier oublié, il est question de sa famille, d’un lointain ancêtre au destin unique. Le roman familial rejoint ainsi le roman des siècles passés. Dès lors, le projet qui est réalisé ici peut sembler étrange, voire paradoxal. Puisqu’il donne à voir et non à lire. Il est né de longues recherches, en collaboration avec les archivistes, dans les fonds photographiques des Archives nationales. Là ont été trouvés les visages qui en sont la matière. Des visages identifiables, déjà passés à la postérité, de Jean Moulin, Georges Mandel, Marie Curie, Louise Michel ou Jean-Pierre Timbaud à ceux moins connus de Pierre Brossolette, Jacques Bingen, Louis Marchandise, Jules Michelet, mais aussi à des visages saisis par l’identité judiciaire (Goy Mala et Chérère Marie, juin 1908, origine Rom) ou ceux d’inconnus. Tous constituent un fragment de mémoire, une mémoire toujours inachevée, toujours à la recherche d’elle-même. Sur la pelouse, face à l’imposante entrée du bâtiment, une centaine de dalles de verre de petite taille dessinent un damier aléatoire. Les visages à échelle un s’y inscrivent en bas-relief dans leur mémoire de verre. » Pascal Convert

Atelier Van Lieshout « L’Architecte » (2008)

L’Ecole nationale supérieure d’architecture de Nantes

©Philippe Ruault-EMOC

« Inspiré par l’architecture au carré de la nouvelle école d’architecture, l’Atelier Van Lieshout propose un « objet dissonant » dans cet espace : « L’Architecte ». Les formes brutes de cette sculpture ressemblent à un gros morceau informe et vivant, fantastique et bizarre. Cette sculpture est pensée comme un geste expressif qui se transforme en bâtiment. Au sein du processus de construction, la forme et la fonction de cet objet ne sont pas des objectifs en soi. Cette sculpture est une forme intuitive, dessinée rapidement. C’est une absence consciente d’esthétique. Les irrégularités du dessin et de l’écriture à la main sont transformées en objet 3D. « L’Architecte » fonctionne comme une sculpture, un repère, et peut également servir de bar ou de lieu de réunion. Mais au-delà de son état de sculpture, « l’Architecte » agit comme un commentaire sur l’architecture, obligeant les étudiants de l’Ecole d’Architecture à se forger une opinion sur les différentes façons de « designer », et à réfléchir sur l’impact du design des bâtiments qu’ils construiront dans le futur. »

Frédéric Osada
« La Dauphine »
(2009)

Département des recherches archéologiques subaquatiques (DRASSM à Marseille)

L’œuvre est composée de photos existantes de l’épave du bateau corsaire « La Dauphine », coulée en 1704 au large de St Malo. Ces photos sont assemblées sous forme d’une photomosaïque qui se présente sous la forme d’un panneau mural de 3 à 4 mètres de large pour une hauteur d’environ 1,5 à 1,8 mètres.

Cette œuvre se trouve au rez-de-chaussée du bâtiment, dans l’espace d’exposition.

Eric Duyckaerts
« Trait d’union »
(2007-2009)

Université Paris 7 Denis Diderot

©Thierry Ardouin - OPPIC

Avec Trait d’union, Éric Duyckaerts crée un lien entre les différents bâtiments universitaires du site des Grands Moulins : le motif de l’entrelac se prolonge et se transforme dans une série de mosaïques marquant les bâtiments de manière à la fois prestigieuse (mosaïques de haute tradition), savante (ces entrelacs sont des figures riches et complexes) et enfantine (ils rappellent des jeux de ficelle). Chacune des neuf mosaiques décline une version de nœud borroméen, sujet de recherche du mathématicien Pierre Soury, et figure de prédilection du psychanalyste Jacques Lacan. Dans sa version la plus simple, ce noeud est constitué de trois anneaux entrelacés, inséparables les uns des autres. Comme nous y invite le titre de l’oeuvre, Trait d’union, ces boucles peuvent être lues comme une métaphore de l’entrelac des savoirs, thème cher à l’artiste.

Heidi Wood
(2009)

INSEP, Paris

Création d’un vocabulaire de pictogrammes à partir des installations sportives. Project décliné en cinq parties : panneaux tricolores à l’entrée, plan du site, signalisation sur les bornes en granite, signalisation routière de grand format, mur en émail.

Bertrand Segers « Surface vivante »
(2007-2009)

Halle aux farines, couloirs, Université Paris 7 Denis Diderot

©Thomas Et Porcher

Bertrand Segers a créé un bas-relief monumental constitué de 450 pastilles de béton dans les circulations intérieures de la Halle aux Farines, représentant, en écriture braille, les imperfections de peau de sa femme étendue dans le bâtiment. A chaque type d’accident de la peau (grains de beauté, boutons etc.) correspond un caractère braille. L’artiste considère l’écriture braille comme de l’ordre du dessin, il l’utilise comme un procédé plastique. Les pastilles, rendues tactiles, sont perçues comme la Surface vivante des murs. Seraient-elles l’expression d’une parole intime qui traverse les murs des amphithéâtres où se délivre une parole savante ?

Christophe Berdaguer et Marie Pejus « Kosmogramme 2 » (2007-2009)

UFR de biologie : Buffon, Université Paris 7 Denis Diderot

©Thierry Ardouin - OPPIC

En 1977, la sonde Voyager est envoyée dans l’espace par la NASA pour explorer les planètes extérieures du système solaire. Cette sonde transporte un disque d’or gravé de cryptogrammes témoignages de notre civilisation. Dans « Kosmogramme 2 », Christophe Berdaguer et Marie Péjus transposent ces cryptogrammes, au moyen de tubes néon, sur un disque suspendu au-dessus de la tête des visiteurs. L’œuvre fonctionne comme une constellation lumineuse et énigmatique, interrogeant le langage, la communication, la fonction des signes et la possibilité de les décrypter. Comment les signes pourraient-ils être compris par des extra-terrestres si même pour nous humains ils demeurent mystérieux ? In fine, le spectateur se retrouve peut-être dans la position de l’extra-terrestre, destinataire initial du message.

Franklin Azzi « Trame de minoterie du bâtiment des Grands moulins »
(2007-2009)

Université Paris 7 Denis Diderot

©Thierry Ardouin - EMOC - Tendance Floue

Trame de minoterie est une installation verticale qui témoigne du passé industriel des Grands Moulins de Paris.  Fondés en 1919, les Grands Moulins de Paris ont vu la transformation du blé en farine jusqu’en 1996, avant de devenir ce campus universitaire en 2006. Dans la bibliothèque universitaire, les espaces verticaux de la façade ont été réaménagés pour mettre en scène l’ancienne fonction du bâtiment. Les machines qui servaient à produire la farine ont été suspendues dans le vide. Comme figées en apesanteur, à la manière d’un mobile immobile, elles retracent le processus de production de la farine et rendent compte du passé industriel du lieu. L’installation est visible dans sa totalité de l’extérieur depuis la rue Thomas Mann et de l’intérieur depuis les ascenseurs ou l’escalier de la bibliothèque.

KEIICHI TAHARA :
Série Light Scape
(2007-2009)

UFR de physique : Condorcet, Université Paris 7 Denis Diderot

©Thierry Ardouin - EMOC - Tendance Floue

La façade en verre de l’UFR Sciences Physiques, rythmée par une alternance de zones de transparence et d’opacité, est composée d’une multitude de chiffres sérigraphiés en positif et en négatif . Keiichi Tahara utilise la lumière comme un matériau. De jour, la lumière naturelle pénètre avec douceur la façade laissant des zones de pénombre. Puis la nuit, elle se transforme en un écran de verre animé par de la lumière artificielle. Une lumière blanche définit le périmètre en l’illuminant de manière graduelle. A l’intérieur, des lumières vertes puis bleues apparaissent. Enfin, une lumière rouge vient les compléter et les unifier. Le bâtiment tout entier devient une sorte de sculpture, habitée par la lumière, un nouveau repère dans le paysage urbain.

Pierre Di Sciullo (2004)

Centre national de la danse, Pantin

©Luc Boegly/EMOC

Conception graphique d’une œuvre portant sur la signalétique extérieure qui constitue un signal fort de la nouvelle affectation du bâtiment en Centre national de la danse à savoir une sculpture-enseigne en métal soudé incluant un éclairage.

Michel Aubry (2006)

Ecole nationale d’architecture de Belleville

©Sylvie Bersout - EMOC

Un seul dessin continu, conçu pour les sols, unifie la lecture du parcours entre les cours, en passant par le hall central et le jardin.

Les tracés au sol sont directement issus d’une traduction spatiale de la musique sarde : les pentagones traduisent visuellement des pentacordes.

Trente-trois sons sont noyés dans le sol du hall central formant douze pentagones. Les notes correspondant aux longueurs des conduits sont obtenues en plaçant des anches aux entrées d’air. Les conduits d’air sont matérialisés par des gravures de laiton, les emplacements des anches et les sorties d’air sont protégés par des boîtiers en bronze.

Claude Closky : « Plus beau » (2004)

Immeuble du ministère de la Culture et de la Communication, Bons-Enfants

©Herve Abbadie - EMOC

Cette œuvre interactive consiste en deux vidéo-projections au recto et au verso d’un écran. « Plus beau » propose en une image abstraite composée de rectangles de couleur. Lorsque l’on clique avec une souris, l’image se recompose de façon aléatoire sur l’écran qui vous fait face. À mesure que les compositions se succèdent, leur lecture s’augmente de points de comparaison avec les précédentes. Les possibilités croissantes de relations qui s’instaurent produisent l’effet d’une recherche, de la construction d’une esthétique, quand bien même ces images sont le fruit du hasard. Au-dessus de l’image est également projeté un bouton sur lequel est inscrit : PLUS BEAU. Ces deux mots énoncent à la fois une requête et une affirmation.

Philippe Cognée : « Supermarché » (2004)

Immeuble du ministère de la Culture et de la Communication, Bons-Enfants

©Herve Abbadie - EMOC

Tryptique

« Ce sont des peintures sur le thème du supermarché. Ce sujet que j’ai plusieurs fois développé est pour moi un symbole fort de notre monde contemporain. C’est un lieu d’accumulation, d’échange et de commerce concentrant une grande partie des signes de la société. Espace populaire par excellence, il m’a semblé intéressant de l’introduire comme signe dans ce bâtiment voué à la culture. Les peintures représentent des vues en perspective de rayonnages de supermarché. » Philippe Cognée

Jean-Michel Sanejouand « Espaces critiques - Le laboureur » (2004)

Immeuble du ministère de la Culture et de la Communication, Bons-Enfants

©Herve Abbadie - EMOC

Ces deux dyptiques « Espaces critiques-Le laboureur » de Jean-Michel Sanejouand font partie d’une série « Les espaces critiques » débutées en 2002.

Jean-Michel Sanejouand, est l’organisateur du contexte périlleux réaffirmant sans cesse qu’il n’existe pas de vérité en art, qu’aucune forme n’a de validité propre sans la pensée qui s’y attache.

Non sans humour, il déjoue codes de lecture et systèmes de pensée. Il dit même parfois utiliser la peinture en lieu et place de la sculpture, faire en peinture ce qu’il ne réalisera pas en sculpture. Un artiste qui ne marche pas sur des œufs, ce qui lui a valu que certains veuillent l’oublier et même le faire oublier.

Daniel Walravens « projections/décomposition » (2004)

Immeuble du ministère de la Culture et de la Communication, Bons-Enfants

©Herve Abbadie - EMOC

« PROJECTIONS / DÉCOMPOSITION » comprend un tableau qui contient dans sa couche de finition la fragmentation pigmentaire des différentes tonalités - qui compose la peinture murale - créant à la fois une unité et une distanciation, une interaction et une mise en perspective entre le tableau - d’où s’origine la couleur - et la peinture murale qui se développe sur les murs ainsi qu’au plafond.