L’arc de Torpanne enfin restauré

L’arc de Torpanne enfin restauré

©Thierry Ardouin/Oppic

Chef d’œuvre de la Renaissance, l’arc de Torpanne est un portique sculpté de neuf bas-reliefs réalisé par Jean Goujon, vestige de l’hôtel du même nom. L’Oppic a été mandaté pour sa restauration, achevée il y a peu.

En 1830, l’hôtel de Torpanne est démoli, seules quelques arcades sont alors conservées et remontées dans le jardin de l’Ecole des beaux-arts une vingtaine d’années plus tard. Bien que sauvé, l’arc a subi de fortes dégradations, issues à la fois d’un sol trop instable, d’une absence de protection et d’une pollution industrielle intense.

Opération de déconstruction de l'Arc de Torpanne.
Opération de déconstruction de l’Arc de Torpanne.
©Thierry Ardouin/Oppic

Isolé et déclassé

Les interventions successives au XXe siècle n’ont pas suffi à préserver son intégrité. De plus, l’installation d’un bâtiment modulaire provisoire en 2002 à quelques mètres du vestige, dans le jardin Lenoir, a précipité son isolement ainsi que son déclassement. Il faudra attendre 2019, dans le cadre du projet de démolition du bâtiment modulaire, pour que soit enfin décidée de la restauration complète des arcades de l’hôtel de Torpanne. Ces dernières ont ainsi été déposées intégralement afin de ne pas être dégradées lors de la dépose du bâtiment mitoyen.

Suivi scientifique

Il a été demandé à l’Oppic de mener conjointement les deux chantiers. L’une des particularités de l’opération est de démonter pierre par pierre chaque arcade et chaque décor sculpté afin de les restaurer en atelier. Certains vestiges (corniche de Montmorency, deux colonnes corinthiennes et une baignoire) ont été déplacés afin d’être réinstallés ensuite dans le jardin Lenoir, libéré du bâtiment modulaire.

Restauration de l'arc de Torpanne dans les ateliers de l'entreprise Bouvier.
Restauration de l’arc de Torpanne dans les ateliers de l’entreprise Bouvier.
©Thierry Ardouin/Oppic

Chaque pierre a été repérée, inventoriée et ensuite mise en caisse pour être restaurée près d’Avignon, dans les ateliers Jean-Loup Bouvier. La restauration de l’intégralité de l’arc a été réalisée en atelier de juin à octobre 2022, sous le suivi scientifique de la DRAC Île-de-France et de l’Inspection des monuments historiques, qui ont mené des visites à chaque étape de la restauration des décors.

Restauration de l'arc de Torpanne dans les ateliers de l'entreprise Bouvier.
Restauration de l’arc de Torpanne dans les ateliers de l’entreprise Bouvier.
©Thierry Ardouin/Oppic

La seconde particularité de l’opération, au-delà de la restauration, vient de la résolution de problèmes techniques à l’origine des pathologies observées, grâce à :
 la stabilisation du sol d’assise par la création de fondation et l’intégration de tirants précontraints dans l’arc, afin d’éviter toute bascule.
 la réalisation d’une casquette en débord en pierre, remplaçant celle de béton armée installée début 1900 et ayant provoqué l’éclatement de têtes de lions.

Le remontage de l’arcse fera dans le courant de l’année 2023 avec la reprise de ses fondations, la réalisation de micropieux, ainsi que la réfection de son étanchéité et la réalisation d’un système de drainage.